Passage aisé entre le Lac du Bourget et le Rhône, à 638 m d’altitude, le Col du Chat permet de franchir le prolongement le plus sud du Jura. Les Romains, reprenant certainement le tracé de l’ancienne piste gauloise, construisent une route empierrée de 4 m de large. Les ruines qui ont subsisté au col jusqu’en 1825 étaient les vestiges d’un temple Romain dédié à Mercure et Mars. Il serait devenu, au moyen âge, une chapelle, celle qui aurait donné son nom au village.
En 1581, Montaigne franchit le Col du Chat : « Déjà nous vînmes passer le Mont du Chat, haut, raide, et pierreux mais nullement dangereux ou mal aisé, au pied duquel se sied un grand lac, et le long d’icelui un château nommé Bordeau. » (Journal de voyage en Italie)
Entre 1823 et 1841, l’état Sarde construit une nouvelle route. C’est elle qui est toujours utilisée. Cette construction, ainsi que différentes fouilles ont mis au jour tombes et divers objets de l’époque Romaine.
L’oratoire actuel a été édifié à la fin du 19 ème siècle par des jeunes gens, qui, après s’être perdus, ont souhaité remercier la Vierge de les avoir protégés.
En 1933 est mis en service le tunnel du Chat. Long de 1500 m, il facilite le franchissement de la montagne, mais il isolera le village en l’éloignant du trafic routier alors en plein développement. C’est aussi l’origine du tarissement de sources alimentant le village.
Une carrière de ciment et une de chaux furent exploitées, au niveau du col, jusqu’en dans les années 1960.
Actuellement, le col est surtout fréquenté par les locaux et les touristes. Il est le point de départ de randonnées pédestres, notamment en direction de la Dent du Chat.
L’origine du terme »Chat » est obscure. A l’époque romaine, la montagne est désignée par « Mont Muni » ou « Mont Munitus » qui signifie montagne aménagée.
Vers 1200, on trouve « Montescati « , « Mont Catus ». En 1307 on peut lire Montem Cati. C’est en 1497 qu’apparaît l’expression » Montem du Chat ».
Mais alors d’où vient ce mystérieux « Chat » ? On parle des Cathuringes qui auraient peuplé les environs. Un certain Catula grave son nom sur une pierre du col. Le chef allobroge Catugnat se fait battre par les Romains, non loin du lieu. Les étymologistes, eux, estiment que « Cha » signifie bois comme dans « Chablis ». Quant aux légendes, certaines placent au col le combat entre le Roi Arthur et le monstre Capalu, d’autres parlent d’un chat géant qui dévorait les voyageurs…